En Corrèze, des recherches pour retrouver un charnier de soldats allemands exécutés par des résistants


En Corrèze, des recherches pour retrouver un charnier de soldats allemands exécutés par des résistants.

Brive-la-Gaillarde (AFP) - Une campagne de recherches s'ouvre mardi en Corrèze pour retrouver les restes de 47 soldats allemands et d'une Française accusée de collaboration, exécutés en juin 1944 par la résistance locale qui s'est tue pendant de longues décennies.

Cette opération menée à Meymac sous l'égide de l'Office national des anciens combattants (Onac) vise à retrouver une fosse commune dans un bois et à exhumer les dépouilles pour les restituer à l'Allemagne.

"La France est obligée de restituer ces corps, au nom de la convention de Genève et d'un accord franco-allemand de 1966 toujours en vigueur. Les restes mortels sont sous la responsabilité de l'Allemagne qui décide du lieu de leur regroupement", explique Xavier Kompa, directeur de l'Onac en Corrèze, à un correspondant de l'AFP.

Le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge, l'organisme qui gère les dépouilles de soldats allemands tombés en France durant les deux conflits mondiaux, a ainsi dépêché un géoradar, qui va sonder les sols de mardi à vendredi.

"L'objectif est de repérer les corps. Puis, si les corps sont présents, l'exhumation aura lieu dans le courant de l'été. Les dépouilles retrouvées seront analysées à Marseille. Pour le moment, on ne connaît pas les identités de ces hommes", explique l'Onac.

De premières fouilles avaient eu lieu secrètement en 1967 pour tenter de retrouver les corps de ces soldats de la Wehrmacht faits prisonniers par la Résistance à Tulle les 7 et 8 juin 1944 et exécutés peu après les  massacres commis par la Division SS Das Reich à Tulle (Corrèze) le 9 juin (99 civils pendus aux balcons et lampadaires) et à Oradour-sur Glane (Haute-Vienne) le 10 juin (643 habitants mitraillés et brûlés dans des granges et l'église du village).

Un rapport allemand de l'époque fait état de 11 corps exhumés dans un bosquet et de deux fosses communes, selon le journal La Montagne. Une information confirmée par l'Onac de la Corrèze.

"Sur les registres municipaux, il n'y a aucune trace" de cette première exhumation, note le maire de Meymac Philippe Brugère.

Pendant de longues années, le temps fait son oeuvre, principalement façonnée par l'omerta des maquisards et le discours mémoriel dans une région limousine particulièrement meurtrie.

La trace du charnier a été retrouvée grâce notamment au témoignage d'un ancien résistant témoin des faits, Edmond Réveil, 98 ans, qui en parle une première fois en 2019 lors d'une réunion d'anciens combattants.

"On a commis une faute", estime Edmond Réveil qui ne veut pas raviver les haines mais souhaite que les descendants de ces Allemands et de cette Française puissent connaître cette histoire.

This article was published Tuesday, 27 June, 2023 by AFP
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Un panneau de signalisation indiquant Encaux, près de Meymac, en Corrèze, où des recherches sont menées pour retrouver les dépouilles de soldats allemands exécutés par des résistants, le 16 mai 2023 © AFP/Archives Pascal LACHENAUD


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