Intelligence artificielle : l'UE s'inquiète de la domination des géants de la tech
Intelligence artificielle : l'UE s'inquiète de la domination des géants de la tech.
Bruxelles (AFP) - Le gendarme européen de la concurrence va examiner l'investissement de Microsoft dans le pionnier de l'intelligence artificielle générative, OpenAI, signe d'une inquiétude grandissante sur la domination de ce marché crucial par une poignée de géants américains.
Depuis le début de leur partenariat en 2019, le géant des logiciels a investi environ 13 milliards de dollars dans la start-up californienne créée en 2015. Microsoft a annoncé fin novembre qu'un représentant du groupe rejoindrait le conseil d'administration d'OpenAI en qualité d'observateur.
La commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, est attendue en Californie jeudi et vendredi où elle doit participer à une conférence sur l'antitrust dans le secteur des technologies à Palo Alto et rencontrer plusieurs grands patrons.
Elle s'entretiendra notamment avec les dirigeants d'Apple, Tim Cook, et de Google, Sundar Pichai, ainsi qu'avec deux responsables d'OpenAI : la directrice de la technologie, Mira Murati, et le directeur de la stratégie, Jason Kwon.
La Commission indique "examiner certains des accords qui ont été conclus entre les grands acteurs du marché numérique et les développeurs d'intelligence artificielle (IA) générative" et veut en particulier "étudier l'impact de ces partenariats sur la dynamique du marché".
L'IA générative permet de créer en quelques secondes des textes, des photos, des sons ou des vidéos, en réponse à une requête d'un utilisateur, pour un large éventail d'utilisations.
La technologie, dont la croissance devrait être exponentielle, va révolutionner le travail de certaines professions, avec une augmentation de la productivité et un gros impact attendu sur la compétitivité des entreprises.
Les investissements en capital-risque dans l'IA au sein de l'UE sont estimés à plus de 7,2 milliards d'euros en 2023. L'Europe espère disposer de futurs champions comme Aleph Alpha en Allemagne et Mistral AI en France.
Mais, compte tenu des moyens financiers gigantesques déployés pour les développer, les autorités de la concurrence s'inquiètent du risque de capture de ces innovations par un petit nombre de géants du numérique comme Microsoft, mais aussi Alphabet, Meta ou encore le chinois Baidu.
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Fondée fin 2015, OpenAi a pu compter dès ses débuts sur le soutien financier de prestigieux contributeurs, dont le cofondateur de LinkedIn Reid Hoffman, l'investisseur Peter Thiel ainsi qu'Elon Musk © AFP/Archives Stefani Reynolds