Gaza: des milliers de Palestiniens coincés dans un hôpital au cœur des tensions
Gaza: des milliers de Palestiniens coincés dans un hôpital au cœur des tensions.
Bande de Gaza (Territoires palestiniens) (AFP) - Des tanks israéliens sont massés mardi aux portes du principal hôpital de Gaza, considéré comme un repaire stratégique du Hamas, Joe Biden appelant toutefois Israël à la retenue pour protéger les milliers de personnes coincées sur place.
Selon l'ONU, environ 10.000 Palestiniens (patients, personnel, personnes déplacées par les combats) s'entasseraient sur le site de l'hôpital, voire davantage selon des responsables locaux. "La situation est très grave, c'est inhumain", a alerté Médecins sans frontières (MSF) sur X (ex-Twitter).
Dans ce contexte, "j'espère et je m'attends à des actions moins intrusives à propos de l'hôpital" Al-Chifa, a déclaré, à la Maison Blanche, le président américain dont le pays est un allié clé d'Israël dans son offensive contre le Hamas. Et d'ajouter: "l'hôpital doit être protégé".
Depuis des jours, les affrontements entre combattants du Hamas et soldats israéliens se concentrent autour d'al-Chifa, l'armée israélienne accusant le mouvement islamiste palestinien d'avoir installé ses infrastructures dans un réseau de tunnels sous l'hôpital et d'utiliser les malades et les déplacés comme "boucliers humains".
"L'idée est d'essayer d'évacuer des gens, d'en évacuer le plus possible" hors du site de l'hôpital, a indiqué dans la nuit de lundi à mardi un porte-parole de l'armée israélienne, Peter Lerner.
"Nous n'avons ni électricité, ni nourriture, ni eau dans l'hôpital", a raconté un médecin membre de MSF. "Des gens vont mourir dans quelques heures sans respirateurs artificiels qui fonctionnent", a-t-il ajouté, l'armée faisant état de son côté "d'efforts" pour transférer des incubateurs d'un hôpital israélien à al-Chifa.
Le vice-ministre de la Santé du gouvernement du Hamas, Youssef Abou Rich, a déclaré lundi à l'AFP que "sept bébés prématurés" et "27 patients en soins intensifs" étaient morts depuis samedi en raison du manque d'électricité dans cet hôpital.
Israël frappe sans répit la bande de Gaza depuis l'attaque lancée sur son sol par des commandos du Hamas le 7 octobre, et mène depuis le 27 octobre une opération terrestre dans le but "d'anéantir" le Hamas, au pouvoir sur place.
Du côté israélien, environ 1.200 personnes ont été tuées, selon les autorités, en grande majorité des civils tués le jour de l'attaque, d'une ampleur et d'une violence sans précédent depuis la création d'Israël en 1948.
Le Hamas a "perdu le contrôle à Gaza" et ses combattants "fuient vers le sud" du territoire, a affirmé lundi le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant. Selon l'ONU, en environ 1,6 des 2,4 millions d'habitants du territoire ont été déplacés par la guerre.
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Une Palestinienne blessée est entourée de ses enfants à leur arrivée à l'hôpital al-Nasser de in Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 13 novembre 2023 © AFP Mahmud HAMS