Menace russe : l'UE veut accélérer la mobilité des armées sur le continent

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Menace russe : l'UE veut accélérer la mobilité des armées sur le continent.

Bruxelles (AFP) - L'UE présente mercredi un ensemble de mesures censées accélérer la mobilité des armées sur le continent, face à la menace russe. Objectif : qu'une colonne de chars basés en Espagne n'arrive pas en Pologne "après la guerre", résume un responsable européen.

Pour le moment, rien n'est n'est moins sûr

Il est encore indispensable aujourd'hui d'obtenir des autorisations, pays par pays, pour faire transiter ces chars dans l'Union européenne. Et, une fois obtenus ces laissez-passer, ils risquent fort d'être contraints d'emprunter quantité d'itinéraires bis pour éviter des routes ou des ponts trop fragiles pour les supporter.

Pire, des chars "n'ont pas reçu l'autorisation de se déplacer dans un Etat membre car leur poids dépassait la limite fixée dans les règles de la circulation routière", relevait en avril la Cour des comptes de l'Union européenne, dans un rapport très critique sur la mobilité militaire.

Quelque 500 points de passage obligés tout au long des corridors susceptibles d'être empruntés par les armées de l'UE en cas de guerre, ont été identifiés. Or, la plupart doivent impérativement être modernisés pour permettre cette indispensable mobilité des armées, brusquement revenue d'actualité après l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.

- "Stress tests" -

Pour remédier à ces goulots d'étranglement, la Commission propose d'instaurer un "permis unique" valable dans toute l'Union européenne, afin d'éviter cette succession de demandes d'autorisations, dont certaines doivent être faites 45 jours à l'avance.

En cas d'urgence, elle veut aussi fixer des règles claires en instaurant par exemple des autorisations de passage prioritaires, pour éviter tout blocage.

Dans ce cadre, un "mécanisme de solidarité", mettant en commun des capacités nationales de défense dans lesquelles chaque Etat membre pourra puiser facilement, est également proposé.

Et, pour vérifier que tout cela fonctionne, Bruxelles veut organiser régulièrement des "stress tests", des tests de résistance pour s'assurer par exemple que telle ou telle infrastructure est bien praticable.

La Commission propose de consacrer au moins 17 milliards d'euros à la mobilité militaire sur la période 2028-2034, soit dix fois plus que pour la période précédente (2021-2027).

La prise de conscience des retards en matière de mobilité militaire ne date pas d'hier. La Commission européenne a déjà présenté deux plans d'action dans ce domaine, dont le dernier, rendu public en novembre 2022, lui a valu les critiques de la Cour des comptes de l'UE.

Le gendarme des finances européennes relevait ainsi en avril dernier qu'en dépit de mesures annoncées fin 2022, les progrès étaient "variables".

Pour sa défense, Bruxelles avait souligné que la mobilité militaire était "un domaine d'action relativement nouveau" les institutions de l'UE avaient "une marge de manœuvre limitée" par les compétences nationales en matière de politique de défense.

La Commission européenne va également annoncer mercredi un plan visant à rapprocher l'industrie de défense européenne des nouvelles technologies, comme l'intelligence artificielle, le quantique ou le spatial. Les industriels de l'armement y font déjà largement appel, mais Bruxelles veut favoriser les projets en commun

Elle veut ainsi que les "usines d'intelligence artificielle", plate-formes qui permettent de tester des solutions en IA, soient aussi ouvertes aux industries de défense. Quelque 19 de ces usines existent dans l'Union européenne et d'autres doivent voir le jour, y compris des "giga-usines" encore plus performantes.

This article was published Wednesday, 19 November, 2025 by AFP (533 words)
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