Enfants protégés : l'accueil en famille désormais moins fréquent qu'en foyer
Enfants protégés : l'accueil en famille désormais moins fréquent qu'en foyer.
Paris (AFP) - Difficultés de recrutement, jeunes complexes à gérer : les jeunes confiés à l'Aide sociale à l'enfance (ASE) sont moins souvent placés dans des familles d’accueil que dans des foyers.
Pour la première fois, l'accueil chez un assistant familial, moyennant rémunération, "n'est plus la modalité de prise en charge la plus fréquente" des enfants confiés à l'ASE, selon une étude publiée mardi par la Drees, le service statistique des ministères sociaux.
Fin 2022, 381.000 mesures d’aide sociale à l’enfance ont bénéficié à des mineurs et majeurs de moins de 21 ans.
Plus de la moitié (55 %) des mesures sont destinées à 208.000 jeunes placés hors de leur famille, majoritairement accueillis en établissements ou chez des assistants familiaux. Les 45 % restants sont des actions éducatives, mesures faisant intervenir un travailleur social auprès du jeune dans sa famille.
Désormais, pour ceux qui sont placés, vivre chez une assistante familiale n'est plus le plus courant : 38% "contre 56% à son maximum en 2006", observe la Drees.
Comme tous les métiers du social, les assistantes familiales, majoritairement des femmes, sont difficiles à recruter.
"Un foyer peut tourner avec un manque de personnel, certes au détriment de la sécurité et de la qualité. Ce n'est pas possible pour une famille d'accueil", explique Baptiste Cohen, coordinateur protection enfance à la fondation Apprentis d’Auteuil.
La protection de l'enfance est "obligée de placer en foyers des jeunes dont on sait qu'ils seraient mieux dans des familles d'accueil", explique Pierre-Alain Sarthou, directeur général de Cnape, principale fédération d'associations de protection de l’enfance.
"Taux d'encadrement, sécurité affective, placement à long terme : la solution de la famille d'accueil serait parfois préférable", explique-t-il.
De plus, en raison des carences de la prévention auprès des familles et des difficultés de la pédopsychiatrie, les situations des jeunes s'aggravent, note M. Cohen.
Or l'accueil de jeunes "complexes, avec des difficultés relationnelles, d'attachement", ou des comportements violents, est plus difficile en familles d'accueil, plus isolées. "Certains n'en peuvent plus", souligne M. Cohen.
Les "établissements habilités" (foyers...) sont "pour la première fois la modalité d’accueil la plus fréquente" : 41% des jeunes confiés à l'ASE, selon la Drees.
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Les jeunes confiés à l'Aide sociale à l'enfance sont moins souvent placés dans des familles d’accueil que dans des foyers © AFP/Archives Martin BUREAU