"Dry January", un mois sans alcool pour questionner sa consommation personnelle


"Dry January", un mois sans alcool pour questionner sa consommation personnelle.

Paris (AFP) - Un mois par an sans alcool : pour des médecins et promoteurs du concept, participer au "janvier sec" ("Dry January") ou "janvier sobre" permet de questionner sa propre consommation et de mesurer les bienfaits de l'abstinence sur sa santé.

Importé de Grande-Bretagne, le "Dry January" revient pour une cinquième édition en France, porté par diverses associations mais sans soutien officiel de l'Etat.

Le principe est simple : faire une pause d'alcool, après les fêtes, en trouvant aide et motivation si besoin avec une application dédiée ou sur les réseaux sociaux.

L'occasion de "faire l'expérience de la vie sans ce produit et de mesurer à quel point il nous est ou non indispensable", énonce Michel Lejoyeux, professeur de psychiatrie et d'addictologie à l'université Paris Cité.

"On va pouvoir tester si une soirée avec des copains sans alcool est une épreuve, si rentrer un soir chez soi épuisé et ne pas se servir un verre est compliqué...", illustre-t-il.

Autre intérêt, selon lui : ce défi "dénormalise l'alcool, dans une culture qui nous pousse à considérer comme malades ceux qui ne boivent pas".

Si Laurence Van Accoleyen avait "bien conscience de boire plus que la moyenne", ce mois sans alcool lui a permis de mesurer son "degré de dépendance". Et de "tester petit à petit des stratégies" pour résister à la tentation : "Dans mon cas, ça a été la marche".  

Le plus dur a sans doute été d'"affronter la pression sociale". "Au début, je mentais, je prétextais que j'étais malade", raconte-t-elle.

Les bénéfices ont été tellement importants qu'elle n'a plus envie de retoucher à l'alcool : "Les gens qui testent le Dry January vont vite se rendre compte qu'on dort mieux, que la peau devient plus lumineuse, qu'on fait des meilleurs choix, qu'on est bien plus en forme".

Un constat partagé par Sandrine (qui ne souhaite pas donner son nom), 41 ans : "Quand j'ai essayé le Dry January il y a cinq ans, je me posais des questions sur ma consommation et je voulais aussi perdre un peu de poids".

Les résultats n'ont pas tardé : en plus des kilos envolés, "ma qualité de sommeil s'est tout de suite améliorée, j'avais moins de cernes, j'étais davantage concentrée dans tout ce que je faisais", relate-t-elle.

Pour préserver ces bienfaits, elle a réitéré l'exercice plusieurs fois par an, jusqu'à arrêter totalement l'alcool, il y a quatre mois.

Selon les médecins, une période d'abstinence, même limitée dans le temps, est bénéfique pour la santé.

Selon Santé publique France, plus d'un adulte français sur cinq (22%) dépasse les plafonds de consommation d'alcool recommandés (maximum dix verres par semaine et deux verres par jour, et des jours dans la semaine sans consommation).

This article was published Wednesday, 3 January, 2024 by AFP
Article complet réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'article, choisissez un abonnement
un mois sans alcool pour questionner sa consommation personnelle.jpg

Des bouteilles d'alcool vides sur un trottoir, à Paris, le 22 novembre 2023 © AFP/Archives JOEL SAGET


Plus d'articles