Côte d'Ivoire : la "fierté" de la basilique de Yamoussoukro, "notre Tour Eiffel"
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Côte d'Ivoire : la "fierté" de la basilique de Yamoussoukro, "notre Tour Eiffel".
Yamoussoukro (AFP) - Critiquée et parfois moquée pour sa démesure lors de sa construction par le président Félix Houphouët-Boigny, la basilique de Yamoussoukro est devenue au fil des ans une "fierté" nationale en Côte d'Ivoire, où elle fait désormais l'unanimité.
Les visiteurs interrogés par un journaliste de l'AFP de passage ce jour là dans la capitale ivoirienne s'en souviennent comme si c'était hier. "Au début, ça a fait jaser, c'était cher, ça prenait beaucoup de place...", sourit Jude Khane, fidèle et vendeur de carnets de prière.
Mais le président Houphouët "nous a convaincus et maintenant elle est devenue un emblème national qui fait venir beaucoup de monde", se réjouit le trentenaire en chemise à fleurs, dont le bureau semblerait presque lilliputien sous le porche de l'immense bâtisse.
"Elle n'est pas simplement un lieu de culte, un bâtiment religieux. Elle est quelque chose que tout le monde vient visiter. Un symbole du pays", souligne sa voisine, Anne-Brigitte Acakpo.
"Finalement ce n'était pas de l'argent gaspillé, c'est devenue une fierté", abonde Nicolas, un touriste, venu en famille d'Abidjan pour la visiter.
En 1983, le père de l'indépendance fait de son village natal de Yamoussoukro, à l'origine une petite bourgade dans la savane, la capitale politique et administrative de son pays.
A côté des larges avenues bitumées et imposants bâtiments officiels sortis de terre, il fait don de 130 hectares de ses cocoteraies personnelles pour "rendre grâce au Seigneur et y bâtir une église sur ses deniers personnels", conte la guide Ruth Gueu, 28 ans.
Inspirée de Saint-Pierre de Rome, conçue notamment par l'architecte ivoiro-libanais Pierre Fakhoury, de 1980 à 1986, "il ne faudra que trois années, jusqu'en 1989, pour l'édifier. Trente-six entreprises ont participé à sa construction, 1.500 ouvriers y ont travaillé jour et nuit".
La basilique Notre-Dame de la Paix est consacrée le 10 septembre 1990 par le pape Jean-Paul II.
Les chiffres et les formules choc sont rappelés par Ruth à chaque visiteur : "120 mètres jusqu'à la colombe du dôme, 158 mètres jusqu'à la croix au-dessus du toit, 2 mètres plus haute que Saint-Pierre de Rome !".
100.000 tonnes de béton, 37 hectares de jardin, une esplanade de 15.000 m2 de granit et de marbre, un parvis gigantesque de 84 colonnes "en forme de bras ouverts pour dire Akwaba (bienvenue)" ; 60 colonnes géantes dont quatre dissimulent des ascenseurs ; 7.367m2 de vitraux éblouissants sur 36 verrières. Et dans le coin de l'un d'eux, le président Houphouët agenouillé, les mains en prière, au pied du Christ.
Jusqu'à 300.000 personnes par an viennent du monde entier visiter l'édifice, affirme à l'AFP Guy-Roger Nguessan, l'un de ses administrateurs.
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