Une société chinoise accusée d'avoir piraté l'Otan et des gouvernements étrangers
Une société chinoise accusée d'avoir piraté l'Otan et des gouvernements étrangers.
Pékin (AFP) - Un prestataire informatique chinois a été en mesure d'infiltrer l'Otan, des gouvernements étrangers ainsi que des comptes de réseaux sociaux et des ordinateurs personnels, selon des analystes ayant passé au crible une importante fuite de données de l'entreprise.
Des experts de SentinelLabs et Malwarebytes, sociétés américaines de cybersécurité, affirment que l'entreprise incriminée, i-Soon, a infiltré les systèmes d'une dizaine de gouvernements et d'organisations pro-démocratie à Hong Kong.
I-Soon se présente comme une entreprise spécialisée dans la sécurité informatique et a candidaté à des appels d'offres du gouvernement chinois.
Ses données ont été déposées le 16 février sur le site de partage GitHub. Elles contiennent des fichiers de conversation, des présentations et des listes de cibles, selon les analystes.
L'auteur de la fuite et ses motivations ne sont pas connus mais elle "donne un aperçu inédit des opérations internes d'un prestataire de services de piratage informatique affilié à un Etat", selon SentinelLabs.
I-Soon a été en mesure d'infiltrer notamment des ministères en Inde, en Thaïlande, au Vietnam et en Corée du Sud, d'après un autre rapport publié mercredi par Malwarebytes.
Dans les documents divulgués, l'AFP a trouvé ce qui semble correspondre à des listes de ministères en Thaïlande et au Royaume-Uni, ainsi que des captures d'écran de tentatives de connexion au compte Facebook d'une personne.
Un document précise les primes pour les pirates informatiques, notamment un versement de 55.000 dollars (50.780 euros) pour s'introduire dans un ministère au Vietnam.
Une autre capture d'écran décrit une demande d'un client pour accéder illégalement aux systèmes informatiques du ministre des Affaires étrangères, du cabinet du Premier ministre, de l'agence nationale de renseignement et d'autres ministères d'un pays non nommé.
Les experts qui ont décortiqué la fuite de données indiquent que i-Soon proposait de prendre le contrôle d'un compte sur le réseau social X (ex-Twitter).
L'objectif mis en avant par la firme auprès de clients potentiels était de pouvoir surveiller l'activité d'un utilisateur cible et de lire notamment ses messages privés.
Dans ces fuites supposées, i-Soon explique également comment ses employés peuvent accéder à l'ordinateur d'une personne, en prendre le contrôle à distance et surveiller ce qu'elle tape.
Toujours selon ces documents, i-Soon propose par ailleurs de pirater les systèmes d'exploitation de téléphone, dont l'iPhone d'Apple, ou d'en extraire illégalement des données via une batterie externe.
Selon les fuites, i-Soon a candidaté à des appels d'offres des autorités de la région du Xinjiang (nord-ouest de la Chine) pour y réaliser notamment des opérations de piratage.
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Un prestataire informatique chinois a été en mesure d'infiltrer l'Otan, des gouvernements étrangers ainsi que des comptes de réseaux sociaux et des ordinateurs personnels © AFP/Archives NICOLAS ASFOURI