Un travail de fourmi : le Brésil se pose en référence du recyclage de canettes
Un travail de fourmi : le Brésil se pose en référence du recyclage de canettes
Sao Paulo (AFP) - C'est grâce au travail de fourmi de près d'un million de personnes que le Brésil a recyclé pour la première fois autant de canettes en aluminium qu'il en a produites en 2022, selon les données de Recicla Latas, l'association qui représente le secteur.
Un recyclage qui a permis d'éviter l'émission de 15 millions de tonnes de gaz à effet de serre ces dix dernières années, affirme cette association.
Trouvées dans des poubelles, sur la voie publique ou dans des décharges, ces canettes sont vendues à des centres de collecte qui approvisionnent ensuite des usines de recyclage d'aluminium.
"En une journée de ramassage, je gagne environ 20 réais (3,70 euros), juste de quoi acheter le nécessaire, un paquet de riz, des haricots noirs et parfois de la viande", confie à l'AFP cette habitante de Jardim Lapenna, quartier populaire de la plus grande métropole d'Amérique Latine.
Chaussée de tongs, cette femme noire aux longs cheveux ondulés sort tôt le matin pour tenter de ramasser un maximum de canettes et les enfouir dans un sac poubelle: il en faut près de 70 pour atteindre un kilo, vendu 1,15 euro.
C'est une rude "tradition familiale" à laquelle sa mère l'a initiée dès ses quinze ans.
"L'aluminium est revendu plus cher que d'autres matériaux, comme le carton, par exemple, et il est moins lourd à porter. C'est pourquoi il y a beaucoup de concurrence entre les ramasseurs", explique Aline Sousa da Silva, militante de l'Association nationale des ramasseurs (Ancat).
L'an dernier, le Brésil est parvenu à recycler l'équivalent de 100% de sa production, ce qui le place loin devant l'Union européenne (73%) ou les Etats-Unis (60%), selon les derniers chiffres publiés par ces industries.
Le recyclage de canettes pèse plus de six milliards de réais par an (environ 1,1 milliard d'euros) au Brésil, mais les ramasseurs sont en grande majorité des travailleurs précaires, sans la moindre protection sociale.
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Shirlei Aparecida de Souza piétine des canettes vides ramassées dans les ruelles d'un quartier pauvre de Sao Paulo, le 29 juin 2023 au Brésil © AFP Miguel SCHINCARIOL