Pour la Cour des comptes, l'école primaire est "en décalage avec les besoins de l'élève"
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Pour la Cour des comptes, l'école primaire est "en décalage avec les besoins de l'élève".
Le fonctionnement de l'enseignement primaire en France est "en décalage avec les besoins de l'élève", estime la Cour des comptes dans un rapport publié mardi, qui critique l'organisation des rythmes scolaire, dont la semaine de quatre jours.
"En dépit d'une augmentation constante ces dix dernières années de la dépense consacrée à l'école primaire (maternelle et élémentaire, ndlr), le niveau des élèves a suivi une tendance inverse", déplore la Cour des comptes, qui évoque une "situation d'échec".
Pour expliquer ce "déclin des performances scolaires des élèves, notamment vis-à-vis de nos voisins européens", l'institution souligne que la France "dépense moins que les autres pays dans l'enseignement élémentaire".
Elle pointe aussi l'organisation du temps scolaire, qui "n'apparaît pas prioritairement conçue en fonction des élèves" et des connaissances de la chronobiologie de l'enfant.
Dans son viseur notamment : la semaine de quatre jours, "à nouveau devenue la règle largement majoritaire depuis 2017", après une réforme conflictuelle des rythmes scolaires de 2014 qui avait relevé la semaine à quatre jours et demi.
L'ex-ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer avait donné en 2017 aux communes la possibilité de repasser à quatre jours, liberté dont s'était déjà emparée 85% des communes à la rentrée 2018.
La semaine de quatre jours et demi, "très hétérogène dans sa mise en œuvre", a été abandonnée sans avoir "été évaluée, ni stabilisée dans le temps", regrette la Cour des comptes. Elle souligne aussi que le "modèle dominant" dans l'OCDE est "celui d'une semaine scolaire de cinq jours pleins", et la semaine de quatre jours n'est "en vigueur que dans l'enseignement primaire français".
Cette analyse de la Cour des comptes est publiée alors que le président Emmanuel Macron, a annoncé début mai une convention citoyenne sur "les temps de l'enfant". Elle débutera le 20 juin et abordera les sujets "du périscolaire, du postscolaire, du temps familial, et bien sûr de l’école", selon le président du Conseil économique social et environnemental (Cese), Thierry Beaudet, qui l'organisera.
La Cour des comptes pointe en outre "une dépense mal évaluée qui ne cesse de croître" pour l'école primaire, et un "système éducatif trop centralisé qui n'intègre pas suffisamment tous les acteurs", dont les collectivités territoriales.
Selon elle, il existe une "impérieuse nécessité de repenser le modèle actuel de l'école", et notamment d'assurer "une plus forte cohérence entre activités scolaires, périscolaires et extrascolaires", pour prendre "davantage en compte les besoins globaux de l'enfant".
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