L'État assouplit les conditions de tir sur les loups attaquant des élevages
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L'État assouplit les conditions de tir sur les loups attaquant des élevages.
Lyon (AFP) - L'État a annoncé mardi qu'il va permettre en 2026 aux éleveurs de tuer des loups sans son autorisation préalable, obligatoire jusqu'alors, mais toujours uniquement en cas d'attaque de leurs troupeaux.
Cette annonce, sur un sujet incandescent, a suscité l'ire des défenseurs de la faune sauvage qui dénoncent une "chasse aux loups tous azimuts". Elle a été accueillie avec une "satisfaction" prudente par certains éleveurs quand d'autres, "en colère", réclament de pouvoir tuer plus de loups face à l'augmentation des prédations.
En juin, l'Union européenne avait opéré un reclassement du loup, le faisant passer d'"espèce strictement protégée" à "protégée", afin de donner plus de flexibilité aux États membres pour gérer la population lupine.
A compter de 2026, la réglementation nationale inclura "une simplification significative" des conditions de "tirs de défense" pour protéger les élevages ovins, caprins, bovins et équins, avec "la suppression (...) du régime d'autorisations dérogatoires au profit d'un système déclaratif", a annoncé mardi dans un communiqué Fabienne Buccio, préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes et coordinatrice du Plan national d'actions sur le loup (PNL).
Un éleveur, ou un chasseur mandaté par lui, pourra désormais tuer un loup qui attaque son troupeau, sans l'autorisation préalable requise jusqu'alors et devra ensuite déclarer ce tir mortel à la préfecture, a expliqué à des médias, dont l'AFP, Jean-Paul Celet, préfet référent pour la conservation du loup. Il dirigeait mardi à Lyon une réunion de concertation entre l'État, les syndicats agricoles, les organisations de protection de la nature et des élus.
Chaque année, l'État fixe un plafond pour le nombre de loups tués par des "tirs de défense" en cas d'attaque de troupeaux ou par prélèvements autorisés effectués par des louvetiers ou des agents de l'Office Français de la Biodiversité (OFB) : il est fixé à 19% de l'estimation de la population annuelle moyenne de loups. Pour l'année 2025, le gouvernement a autorisé à abattre jusqu'à 192 de ces prédateurs.
La fin de l'autorisation préalable "est une avancée importante (...) mais il reste des points d'amélioration, en particulier le taux de prélèvement (de 19%), qui est insuffisant" au regard de la hausse des attaques cette année (+25% selon la préfecture), commente pour l'AFP Claude Font, éleveur et référent du dossier prédation à la Fédération Nationale Ovine (FNO).
Les syndicats agricoles accusent régulièrement l'État de volontairement sous-estimer la population des loups et donc le quota de prélèvements autorisés.
Évoquant une avancée "révolutionnaire" avec le régime déclaratif, le préfet référent Jean-Paul Celet a écarté pour l'heure toute hausse du plafond de 19%, "l'un des taux les plus élevés d'Europe" selon lui.
Six organisations de protection de la nature, dont le WWF et France Nature Environnement (FNE) ont accusé l'État d'"organiser une réduction drastique de la présence" du canidé avec la fin de l'autorisation préalable, fustigeant une "ouverture de la chasse aux loups" et la "possibilité de destruction tous azimuts". Avec le système déclaratif, l'État "est dans l'incapacité de dire comment il pourra faire respecter le plafond annuel", estiment les six organisations dans un communiqué.
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Des loups hurlent au Parc des Loups du Gévaudan à Saint-Léger-de-Peyre, le 11 juillet 2012 - PHILIPPE HUGUEN (AFP)