Inflation et pénuries : la Bolivie au bord de l'asphyxie

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Inflation et pénuries : la Bolivie au bord de l'asphyxie.

La Paz (AFP) - Encore une fois, Sonia, une mère célibataire de 40 ans, repart bredouille. Depuis l'aube, elle faisait la queue devant un supermarché d'État de La Paz pour tenter d'acheter des produits devenus inaccessibles dans un pays plongé dans une grave crise économique.

"Je dois travailler pour mes six enfants. Et venir faire cette queue en plus, je n'y arrive pas", dit-elle avec lassitude en repartant les mains vides. Emmitouflée dans plusieurs couches de vêtements face au froid mordant, elle refuse de donner son nom.  

La crise économique, causée par une pénurie de dollars et des dépenses publiques excessives, appauvrit depuis l'année dernière la population.

Dans le supermarché, qui vend des produits de base à prix contrôlés, certains invectivent le personnel. 

"Il n'y a pas de riz, pas de sucre, pas d'œufs. Il n'y a plus rien", peste Gisela Vargas, 30 ans. 

La crise s'est aggravée ces derniers jours avec le blocage de routes par les partisans de l'ancien président Evo Morales. Ils réclament la démission du président Luis Arce, qu'ils tiennent pour responsable du marasme et accusent d'avoir écarté leur leader de l'élection présidentielle du 17 août.

Les barrages empêchent notamment la circulation des marchandises. Des heurts avec la police, qui tente de déloger les protestataires, ont fait cinq morts, dont quatre policiers, selon un dernier bilan du gouvernement jeudi. 

"En termes de pouvoir d'achat, les salaires se détériorent très fortement" avec l'inflation, explique José Luis Evia, économiste et ancien membre du conseil d'administration de la Banque centrale de Bolivie. 

Ces dernières années, la chute des exportations de gaz bolivien a fortement réduit les entrées de devises dans le pays andin, dont le gouvernement a besoin pour importer du carburant revendu ensuite à prix subventionné. Faute de réserves suffisantes, les importations diminuent, provoquant de longues files d'attente aux stations-service. 

Pour José Luis Evia, le mécontentement social pourrait être un facteur décisif dans une éventuelle défaite de la gauche, au pouvoir depuis presque deux décennies, lors de la présidentielle d'août prochain. 

"Il y a de plus en plus de consensus pour un changement", assure-t-il. 

This article was published Wednesday, 18 June, 2025 by AFP
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Des habitants font la queue tôt le matin pour acheter des produits dans un supermaché d'Etat, à La Paz, le 11 juin 2025 en Bolivie - AIZAR RALDES (AFP)

Des habitants font la queue tôt le matin pour acheter des produits dans un supermaché d'Etat, à La Paz, le 11 juin 2025 en Bolivie - AIZAR RALDES (AFP)


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