En Thaïlande, les couples LGBT+ se préparent pour le grand jour
En Thaïlande, les couples LGBT+ se préparent pour le grand jour.
La fin d'une longue attente pour les uns, une reconnaissance pour d'autres... Des centaines de couples LGBT+ se préparent à se dire "oui" en Thaïlande, qui deviendra jeudi le premier pays d'Asie du Sud-Est à autoriser le mariage entre personnes de même sexe.
La nouvelle loi sur le mariage, adoptée l'an dernier à une très large majorité, ne comporte plus de références genrées, et confère aux couples homosexuels les mêmes droits en matière d'héritage, de propriété ou d'adoption qu'à ceux hétérosexuels.
"Ca signifie tellement de choses pour moi... J'ai attendu ce moment pendant plus de dix ans", affirme Ariya Milintanapa, 41 ans.
Cette femme transgenre, surnommée "Jin", a rencontré son partenaire américain, Lee Ronald Battiata, 65 ans, consultant dans la restauration, il y a 20 ans sur un site de rencontres en ligne.
Le couple partage aujourd'hui sa vie avec ses deux garçons, Chene, 10 ans, issu d'un premier mariage de Lee, et Charlie, 8 ans, adopté et sous la seule protection légale de Jin.
Jusqu'à leur union, chaque enfant ne dépendait que d'un seul parent, ce qui pouvait créer des difficultés administratives.
"Le mariage va nous permettre de partager la tutelle légale de nos enfants, en tant que famille", explique Jin.
Mais la nouvelle loi ne reconnaît pas aux personnes transgenres ou non-binaires le droit de changer de genre sur leurs papiers d'identité, en dépit des revendications de la communauté LGBT+.
Pour Karisa Loywisut, 31 ans, et Niramon Kvunkaew, 30 ans, respectivement surnommées "Fah" ("Ciel" en thaï) et "New", le mariage n'est pas qu'une question d'amour : c'est aussi le moyen d'obtenir les mêmes droits que les couples hétérosexuels.
Les deux jeunes femmes, employées de bureau, remboursent ensemble le crédit immobilier pour la maison qu'elles habitent à Bangkok. Mais faute de reconnaissance légale de leur couple, l'acte de propriété et le crédit immobilier sont au seul nom de "Fah".
Avec la nouvelle loi, "New" pourra disposer des mêmes droits que sa partenaire.
"L'amour, c'est important, mais des droits le sont tout autant", explique Fah.
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Niramon "New" Kvunkaew (G) et Karisa "Fah" Loywisut (D) devant leur maison à Bangkok, le 12 janvier 2025, à quelques jours de l'entrée en vigueur de la loi autorisant le mariage entre personnes de même sexe en Thaïlande