Discriminations dans l'emploi : une jeunesse "surexposée", selon la Défenseure des droits

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Discriminations dans l'emploi : une jeunesse "surexposée", selon la Défenseure des droits.

"Plus de neuf personnes sur dix considèrent qu'il existe des discriminations dans l'emploi" et la jeunesse parait davantage "surexposée aux discriminations" qu'en 2016, quand elle recherche un emploi ou au cours de sa carrière, alerte mercredi la Défenseure des droits.

Cette étude, menée avec l'OIT (Observatoire international du travail) et basée sur des données de 2016 et 2024, indique que "43% de la population pense qu'aujourd'hui en France, des personnes sont souvent traitées défavorablement ou discriminées lors d'une recherche d'emploi" et "52%" pensent qu'ils le sont "parfois".

L'enquête analyse deux moments clés d'une vie professionnelle : la "recherche d'emploi" et le déroulement de carrière.

Dans la première phase, "14% des personnes interrogées déclarent avoir subi une discrimination" dont le "premier motif est l'âge" pour près de la moitié d'entre eux (42%), suivi de "l'origine et la couleur de peau" (21%).

"Dans la recherche demploi, les personnes perçues comme noires, arabes ou maghrébines ont un risque 2,8 fois plus élevé de déclarer avoir fait lobjet de discrimination que les personnes perçues comme blanche. Ce risque est même en hausse par rapport à 2016 (il était alors 2,2 fois plus élevé)", pointe l'enquête.

Et être "jeune" semble préjudiciable : "Dans la recherche d'emploi comme dans le déroulement de carrière, les 18-24 ans ont deux fois plus de risque de rapporter lexpérience de discrimination que les 45-54 ans".

L'étude "met en lumière une jeunesse surexposée aux discriminations dans leur parcours d'emploi, bien plus quen 2016 lors de la première vague de cette enquête", commente la Défenseure des droits, Claire Hédon. Or, "une jeunesse abîmée compromet la capacité dune société à préserver sa cohésion sur le temps long", prévient-elle.

Le déroulement de carrière reste lui marqué par un "plafond de verre qui freine laccès des femmes aux postes à responsabilité", entraine des "évolutions salariales moins rapides, de plus rares opportunités de promotion", entre autres.

En 2024, une personne sur cinq (21%) déclare avoir subi une discrimination au cours de sa carrière, et le "premier motif est le sexe" pour 41% d'entre elles.

"Etre une femme multiplie par deux le risque de déclarer une discrimination (par rapport aux hommes). Ce risque augmente : il nétait que 1,6 fois plus élevé en 2016", souligne l'enquête. Et les diplômes ne prémunissent pas de ces biais de genre, "au contraire : les femmes diplômées d'un master et/ou d'un doctorat sont plus discriminées."

Reste que "le nombre de recours demeure faible, souvent par crainte des représailles, de renoncement ou par méconnaissance des voies de recours", déplore Claire Hédon.

This article was published Thursday, 11 December, 2025 by AFP (420 words)
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