Dans de nombreux hôpitaux, les tickets de parking ont un goût salé
Dans de nombreux hôpitaux, les tickets de parking ont un goût salé.
"35 euros sur une semaine ça fait cher" : de Cambrai à Saint-Etienne, en passant par Nancy, des malades et leurs proches se désolent que les parkings des hôpitaux soient devenus payants, alors que le ministre de la Santé a promis un geste.
Stéphanie Ricq, une Cambraisienne de 39 ans qui vient de régler son ticket, se désole : "2,70 pour une heure que je suis là...". Cette ouvrière agricole vient "faire des examens assez souvent" et aimerait "que ça soit un petit peu moins cher quand même", explique-t-elle, accompagnée de son adolescent. "Je suis maman solo, donc c'est un peu dur."
Le parking de 300 places, construit récemment pour un investissement de cinq millions d'euros, est géré par Indigo depuis 2022.
L'opérateur privé, qui a financé l'ouvrage, l'exploite dans le cadre d'un contrat sur 35 ans, précise le groupe qui gère les parkings d'une vingtaine d'hôpitaux en France.
Joël Trumeu, employé de mairie de 55 ans qui a du venir tous les jours, en a eu pour "35 euros sur une semaine, ça fait cher". Il regrette qu'il n'y ait "pas d'autre solution" : aux alentours, il risque un PV.
Peu d'usagers ont suivi les déclarations du ministre Yannick Neuder qui a promis le 12 février, devant l'Assemblée nationale, d'intervenir pour faire baisser certains frais de parking.
Le ministre veut demander aux directeurs généraux de CHU réunis le 6 mars "que dans certaines conditions, sur des maladies longues, il y ait une prise en charge" de ces frais.
À Nancy mais aussi "à Saint-Étienne, Brest, Cambrai, Le Mans, Bordeaux, Le Havre, la colère gronde", avait lancé le député PS Stéphane Hablot citant l'exemple d'une jeune femme "qui parcourt 200 kilomètres par jour pour voir sa mère" à l'hôpital de Nancy en soins palliatifs et "paie 300 euros par mois de parking".
Sujet de crispation récurrent à travers la France, les concessions de parking hospitaliers à des opérateurs privés se sont multipliées ces dernières années, alors que les hôpitaux sous forte contrainte financière cherchent à concentrer leurs investissement sur leurs activités de soins.
Accédez à l'intégralité de l'article, choisissez un abonnement

Le parking de l'hôpital Nord de Saint-Etienne, le 17 février 2025 dans la Loire