Avec l'Europride, Lisbonne veut confirmer son image "gay-friendly"
Si vous ne connaissez pas un mot, surlignez-le avec votre souris et cliquez sur “Translate” pour le traduire dans la langue de votre choix.
Avec l'Europride, Lisbonne veut confirmer son image "gay-friendly".
Lisbonne (AFP) - Lisbonne accueille samedi la marche des fiertés Europride, événement annuel destiné à promouvoir les droits des personnes LGBT+ qui, selon les organisateurs, devrait renforcer l'image de la capitale portugaise en tant que destination touristique ouverte à la diversité.
"Ici, on a déjà accueilli 114 nationalités différentes !", se félicite Carlos Sanches Ruivo, le patron du Late Birds, un petit hôtel réservé à une clientèle queer, niché dans les ruelles pavées du Bairro Alto, l'un des quartiers emblématiques de la vie nocturne de la capitale.
Située au bord du Tage et à quelques minutes de l'océan Atlantique, Lisbonne est perçue comme une "ville plus détendue" par rapport à d'autres capitales européennes, explique ce Franco-Portugais de 57 ans, qui a quitté la France et son ancien métier d'ingénieur pour s'installer à Lisbonne en 2012.
Souvent salué pour ses avancées en matière de droits des minorités sexuelles, le Portugal a été l'un des premiers pays d'Europe à légaliser le mariage homosexuel, dès 2010.
Depuis, le Parlement a autorisé l'adoption aux couples de même sexe, adopté des lois contre la discrimination des personnes transgenres et interdit les thérapies de conversion visant à modifier l'orientation sexuelle ou l'identité de genre.
- "Droits respectés" -
Longtemps marqué par le poids du catholicisme, le pays ibérique, qui n'a dépénalisé l'homosexualité qu'en 1982, s'affiche désormais comme "une société ouverte", confirme à l'AFP le chercheur Vitor Correia, auteur d'un livre récent sur le sujet.
Réputée aujourd'hui pour son ouverture d'esprit et sa tolérance, la capitale portugaise, sans avoir l'importance de villes comme Berlin ou San Francisco, a vu sa popularité grandir au sein de la communauté gay.
"On vit ici depuis près de six ans et on n'a jamais eu de problèmes. (...) Ici les droits sont plus respectés", témoigne Paulo Morais, un Brésilien de 58 ans interrogé par l'AFP à l'occasion d'une première parade organisée à Lisbonne début juin.
"Je me sens en sécurité. Ici à Lisbonne je ne me suis jamais sentie très menacée, même quand j'ai commencé à sortir seule", confirme un peu plus loin Sonia Montanari, une Italienne de 35 ans.
Face à cet afflux de touristes, des entrepreneurs ont ressenti le besoin de s'organiser au sein d'une chambre de commerce et de tourisme spécialisée.
Née en 2018, l'association Variaçoes représente les intérêts d'une soixantaine de restaurants, hôtels, bars, ou discothèques orientés vers le marché LGBT+.
- "Moment de revendication" -
"Nous représentons une niche de marché au fort potentiel de croissance", avec un pouvoir d'achat supérieur à la moyenne, explique à l'AFP l'Espagnol José Marquina, président de l'association et patron du Finalmente, un club lisboète célèbre pour ses spectacles de transformisme.
Quelque deux millions de personnes de la communauté LGBT+ visitent le Portugal tous les ans, pour des recettes estimées à près de deux milliards d'euros, selon Variaçoes, baptisée ainsi en hommage au chanteur portugais Antonio Variaçoes, icône de la communauté gay décédée des suites de complications liées au sida en 1984.
L'association est l'un des organisateurs de l'Europride, qui se tient tous les ans dans une ville européenne différente.
Au programme de l'évènement d'une dizaine de jours qui s'est ouvert samedi : des expositions, des concerts et des conférences sur les droits humains, avec pour point d'orgue une grande parade dans le centre de Lisbonne samedi prochain.
"Ce sera un moment de revendication important" qui nous permettra "d'afficher notre unité" face à la montée des extrêmes dans plusieurs pays, affirme M. Marquina. Au Portugal même, la droite radicale est devenue la principale force d'opposition du pays à l'occasion des dernières législatives.
"On voudrait nous faire redevenir invisibles" mais "nous n'avons pas peur, et nous allons défendre nos droits", observe-t-il.
Accédez à l'intégralité de l'article, choisissez un abonnement

Des participants au défilé annuel de la fierté LGBTQ+ à Lisbonne, le 6 juin 2025 au Portugal - Patricia DE MELO MOREIRA (AFP)